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2 ans après… Ce que j’ai appris

Et oui, cela va faire deux ans. Un triste anniversaire qui fera surement un beau marronnier de presse. Si, en tant qu’individu, je reste encore très affectée par ce qu’il s’est passé, je reprends, néanmoins, quelques couleurs dans mon parcours d’entrepreneuse. Je vous parle aujourd’hui, après un long silence, des enseignements que j’ai pu tirer de cette douloureuse période.

Cette expérience m’a permis de tirer quelques leçons. Je ne doute pas d’en découvrir encore. Pour l’instant, TIA ! est encore très fragilisée et je sais que je vais devoir accorder mon offre de services au contexte actuel, bien plus dur dans le médico-social aujourd’hui qu’il ne l’était déjà il y a 2 ans.

Leçon n°1 : prévoir un plan B

Quand tout s’arrête, du jour au lendemain, que l’on se retrouve dépourvu et sans perspectives sinon d’attendre, il est bien difficile de tenir le coup. Personnellement, je n’y suis pas arrivée. J’ai immatriculée Take It Arty ! à l’URSSAF en février 2020, soit 1 mois avant la pandémie. J’avais, auparavant, suivi un contrat d’accompagnement professionnel avec une coopérative.

J’ai lancé le projet Mémo le 4 mars 2020, je devais monter une exposition en République Tchèque et j’étais en contact avec d’autres structures pour des futures collaborations. Et puis tout s’est arrêté. Je n’avais absolument pas pensé à ça !

Aucune solution : pas de projet, pas de salaire, pas d’aide gouvernementale… Je ne sais pas quel plan B j’aurais pu mettre en place à cette époque. Avec le recul, je me dis que même le plan B aurait coulé. Aujourd’hui je sais que j’ajouterai une clause à mes contrats en cas d’impossibilité de réalisation indépendante de ma volonté (cas de force majeure).

Je vais faire attention aux modalités de réalisation des projets et imaginer des alternatives si un confinement devait se reproduire. Et, à présent, je suis briefée sur les consignes sanitaires…

J’ai également repris un travail à temps partiel qui me sécurise et me plaît. Il m’aide à reprendre goût au travail, à créer de nouveau.

Prévoir un parachute de secours est aujourd’hui une nécessité et je ne me lancerai plus dans l’inconnu sans lui.

Leçon n°2 : favoriser les projets locaux & à court terme

Avec les confinements successifs, les règles sanitaires, passes et vaccins, les fermetures de frontières, les projets ont pris tellement de retard que certains ont tout bonnement été annulés. Ils n’étaient plus réalisables.

Les secteurs de la culture, des arts et du médico-social ont été particulièrement touchés. Ce sont ceux précisément dans lesquels je travaille. Si, il y a 3 ans, il était déjà difficile de mettre en place des projets artistiques dans des structures médico-sociales, force est de constater qu’aujourd’hui, il faut s’armer d’une patience et d’une détermination encore plus fortes.

Aujourd’hui, j’imagine des projets à court terme, dont la réalisation comporte et peu de risques. Et surtout, je travaille localement pour être au plus proche de mes partenaires.

On a tous besoin de retrouver confiance en nous, en nos métiers et il est plus sécurisant d’avancer petit à petit. Cela n’enlève en rien à la qualité des projets et les rend même plus accessibles.

Leçon n°3 : créer du contenu en ligne, animer son/ses réseau(x)

J’ai arrêté d’alimenter mon site et mes réseaux sociaux l’été dernier car j’étais complètement perdue. J’avais quitté mon espace de co-working, mes projets étaient en stand by et il était impossible de se projeter dans la reprise des projets. J’ai tout de même continuer à échanger avec mes clients, mes partenaires et mon réseau. De manière informelle certes, mais régulière. Etre à l’arrêt ne signifie pas ne plus exister.

Etre entrepreneur, dans mon cas, c’est créer une interdépendance très forte entre sa vie privée et son travail. J’ai encore beaucoup de mal à faire du « personnal branding », du marketing personnel. Toutefois, j’ai réalisé que je portais en moi toutes les valeurs de mon entreprise et que mes projets « vivaient » à travers ma personne, mes engagements, mes actions quotidiennes.

Aujourd’hui que le ciel s’éclaircit peu à peu, j’ai envie d’insuffler à TIA ! la vitalité qui me porte. Je souhaite créer davantage de contenus en ligne et parler davantage de mes projets, mêmes s’ils ont du retard ou sont en préparation. Mon chemin professionnel m’a permis de rencontrer tant de personnes inspirantes que je souhaite à mon tour échanger plus régulièrement sur ce qui me tient à cœur.

Leçon n°4 : s’écouter

S’il y a bien une leçon que je retiens de cette période, c’est celle-ci : s’écouter !

Quand on lance un projet entrepreneurial, on est beaucoup plus à l’écoute des besoins des autres que des siens. En tout cas, c’était comme ça pour moi. Entre RDV, déplacements, plans prévisionnels, site internet, écriture, etc. mes journées passaient à une allure folle. J’avais mis toute mon énergie dans la création de TIA ! et puis… la suite vous la connaissez. Je me suis accrochée, j’ai lancé « Un peu d’art », continué à faire « comme si ça allait vite passer ». Je me suis tellement agrippée que, quelques mois plus tard, je suis tombée de haut, en réalisant que j’avais bel et bien été atteinte psychologiquement par cette pandémie.

J’ai pris le parti de m’écouter, de renouer avec moi, mes envies, mes besoins. Cela a pris du temps, j’ai aussi demandé et reçu de l’aide. L’impact psychologique de cette période est palpable chez beaucoup de personnes… J’ai décidé de garder TIA ! active, de finir les projets en cours, et de me laisser le temps de reconstruire de nouveaux projets sous de nouveaux formats.

Et après ?

Aujourd’hui je suis plus au clair avec mes envies et mon investissement professionnel s’en ressent. J’ai de nouvelles idées de développement et une de mes envies fortes est de travailler avec quelqu’un avec qui je pourrais amener TIA ! plus loin. Affaire à suivre donc !

Et vous, quelles leçons avez-vous tiré de la pandémie ?

Hélène Voinson pour Take It Arty !

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